Comment est né le projet ?
Mon vécu est celui de plusieurs des mes concitoyens sont l’élément déclencheur de ce grand projet. Ça fait longtemps que je cherchais une idée ç la fois originale et présentative des souffrances affligées au peuple Tunisien pour la porter au grand écran.
Quand avez-vous pensé à ce sujet pour la première fois ?
Le 26 juillet 1990, dans le désert libyen sur la route de mon exil forcé.
Qu’est ce qui vous a séduit à la première lecture du scénario de ce film « Conflit « ?
J’ai commencé à travailler dessus avec le scénariste Mr. Houcine Mahnouch il y’a un an, en premier lieu, pour tracer les grandes lignes du scripte avec beaucoup de rencontres et de témoignages. Une fois ces bases posées, on a commencé à faire évoluer cette narration pour la concrétiser et faire d’elle une nouvelle.
Qu’est-ce qui vous donné envie de réaliser ce film « Conflit » ?
Les images et les sensations fortes vécues par beaucoup de Tunisiens tout au long des vingt-trois années de dictature mais aussi et c’est important pour moi. Le fait qu’on est renoué avec un cinéma du genre qui soit le nôtre et près de nos préoccupations.
Parlez-nous un peu du casting
Les interprètes ont été principalement choisis en fonction de leurs rôles, mais vu que la révolution est l’aboutissement de notre histoire, il a fallu que les jeunes et de nouvelles figures soient les acteurs principaux de cet événement historique dont les meneurs sont anonymes, issus de tout âge et de toute catégorie sociale.
Comment avez-vous travaillé vos acteurs ?
J’ai travaillé avec mes comédiens dès la préparation, grâce à des lectures du scénario, des lectures poussées des scènes qui les concernent, des discussions, de leurs personnages, surtout avec les nouvelles figures, car elles permettent aux acteurs d’incarner leur rôle, pour que la spontanéité soit à nouveau au rendez-vous comme je le dis toujours : « dès qu’on veut forcer un rôle on interprète plus ».
En tournant ce film, étiez-vous impatient pour certaines séquences ?
En tournant ce film, je me suis plongé dans une réalité très concrète que j’ai essayé de monter à partir de ma propre expérience de réalisateurs et de victimes à la fois, mais aussi à partir de mes propres sentiments. Je crois que l’engagement personnel est indispensable pour transmettre une idée et surtout la défendre. Sûrement que certaines séquences sont les miennes et l’émotion est plus grande dans le rôle de la grande Hlima Daoud dont j’ai exploité à fond son drame réel, celle-ci a eu l’occasion de se débarrasser d’un fardeau qu’elle a porté seule si longtemps
Quel est votre prochain projet ?
Lella Bchira Ben Mrad, La leader de l’émancipation de la femme tunisienne.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Excellent sur le plateau ma manière de travailler avec les autres en est quelques choses dans leur adhésion au projet et à l’idée du film. Surtout que les idéologies et les points de vue des membres de l’équipe sont différents, et cela prouve encore une fois de plus qu’on peut travailler ensemble malgré nos différences. Je cherche à être exigent, en ma qualité de réalisateur : « Cadre de la photo, la focale, le mouvement de la caméra, le jeu des comédiens, la figuration, tout m’intéresse. Personnellement, je ne pourrais pas faire une mise en scène sans réfléchir aux détails et sans faire les choix qui les concernent.
Aujourd’hui, de quoi êtes-vous le plus heureux ?
J’ai exhaussée mon rêve et en même temps le rêve de plusieurs de mes compatriotes pour lancer le débat afin que justice soit faite. Etre réalisateur c’est être créateur de l’œuvre cinématographique, finalement, tout réalisateur désire raconter une histoire d’une manière qui n’appartient qu’à lui. Mais aussi, j’ai confirmé ma pensée : l’amour et meilleur que la haine, l’optimisme est meilleur que le pessimisme, l’espoir est meilleur que désespoir mais surtout il faut rêver et continuer de rêver et tout faire pour réaliser ses rêves « don’t let your dream be a dream ». Détenteur de l’identité d’un film, un metteur en scène doit assumer les choix esthétiques du scénario au montage, de l’image à la lumière, des décors aux costumes et surtout bien défendre son idée originale.